; des narines aux orifices gigantesques (nez/narines assimi léesà hublot, réacteurs d'avion, aspirateur universel, montgolfière...), des mâchoires proéminentes (« on dirait guidon de Yamaha »...). Les procédés linguistiques 2.1.1. - par fusion de deux termes français en un mot valise : sur le site Internet du « gate-gate », nous avons rencontré espèce d'homosaure, que l'insulteur commente lui-même comme étant la combinaison d'« homme » et de « dino saure ». Celui qu'on insulte, en lui reprochant sa ladrerie, est donc un « amasseur de biens » (il stocke même les pierres), ce qui donne en nouchi croussair, l'affixe de dérivation -eur se réalisant le plus souvent en [JEi] dans ce parler. 13 Dans le code des insultes en nouchi, on rencontre de nombreux mots français qui ne sont interprétables, dans leur valeur figurée, que si on possède les codes culturels afférents. La langue de rue de tous les bramogos de Côte d'Ivoire. et le locuteur peut considérer l'insulte qu'il profère comme partiellement justifiée, même si elle a souvent un caractère hyperbolique par rapport au défaut pointé. En effet, une des premières règles du jeu est qu'il est interdit de motiver ses insultes, en particulier à partir de défauts physiques visibles de l'adversaire. Le premier degré de catégorisation thématique amène en effet à dégager deux grands ensembles notionnels dominants mais inégaux : la monstruosité (environ 70 %) et la bêtise. Aller en gas-oil: partir faire la fête Wôtro : hôtel Potca : capote (synonyme : chaussette) Dõgõ fari : petit frère Dõgõ s ur : petite s ur Gnahy : copine (syn : dame à Gueï, petite go) Somou : épouse Cra : fesses Tassaba: grosses fesses Ahoulaba: femme bien en chair Matos: gros seins, grosses fesses (syn : bagage) 4 citations < Page 1/1. La juxtaposition des deux mots Processus de création et valeur d'emploi des insultes en français populaire de Côte-d'Ivoire dans cet ordre en dioula, où le déterminant précède normalement le déter miné, est donc l'exact équivalent de l'injure introduite depuis longtemps en français par le parler francophone maghrébin : con de ta mère. Nouchi.com © 2000-2013 Weblogy Group Ltd. Tous droits réservés. Pour conclure, une petite injure plus vulgaire : « fot-en-cul » fait référence à un sodomite à l’époque médiévale… Jolie, non ? Le délai de prescription est de 3 mois quand il s'agit d'une insulte publique. Mot en nouchi Signification en français Badou manger Badrô boire Bédou Porte-feuille Béou nager Beko Faire un bisou, ou bisou Bigo œuf Bobara-Ba Posterieur genereux Bobara-fitini Posterieur fin Borlaï ignorant Bôrô Beaucoup, Fan Brou Broutage nourrir un mouton Brouteur mouton Côcô profiteur Insulte en ivoirien. Si cette insulte a en outre une connotation raciste, sexiste, homophobe, ou encore formulée à l'encontre de personnes handicapées, le délai de prescription est alors d'un an. On notera que ces motifs récurrents correspondent au stéréotype dévalorisé de l'imagerie colo niale qui se représentait précisément le nègre lippu, le nez épaté aux larges orifices, la mâchoire prognathe. 2.1.4. Le brimougoussair est donc un culbuteur de personnes, c'est-à-dire de filles. En termes de degrés d’insultes, Jerk est supérieur à idiot et dumbass. Le nouchi : une langue qui, comme le zouglou, est une p… 1.1. Cet échantillon fait apparaître qu'à un certain niveau de généralité, l'insulte en nouchi présente des caractéristiques thématiques comparables à celles qu'on rencontre dans les parlers de toutes les cultures. — (Germain-Arsène Kadi, Le champ littéraire africain depuis 1960: Romans, écrivains et sociétés ivoiriens, L'Harmattan, 2010, p.143) 1.2. Cette périphrase, entendue sans doute de la bouche du colonisat eures,t devenue un nom et, dans le français populaire de Côte-d'Ivoire, elle a perdu son caractère collectif et peut très bien s'appliquer à un allocutaire unique. On remarquera, dans tous ces exemples, qu'à partir du moment où il prend une forme écrite Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques (dans les bandes dessinées des journaux locaux, sur le site Internet), le nouchi reproduit les phonèmes originels de ces emprunts selon les principes de la graphie française - ce qui est assez logique puisque les langues orales qui sont à la source de ces emprunts n'ont pas elles-mêmes de tradition orthogra phiqueso lide. Ainsi en va-t-il dans l'énoncé suivant, relevé dans le jeu de « gate-gate » : Ainsi un frappeur peut avoir des frappes. C’est-à-dire qu’il s’agit de la phrase la plus offensive pour dire imbécile. nouchi.com - Signification culturelle des insultes en nouch Citations radin Sélection de 4 citations et proverbes sur le thème radin Découvrez un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase radin issus de livres, discours ou entretiens. Les Ivoiriens utilisent des interjections particulières pour exprimer leurs émotions et leurs sentiments dans les discussions et causeries. On observe plus ou moins la même chose à propos du thème de la bêtise. !Aujourd'hui on se retrouve pour une nouvelle vidéo. » (= « tu es bête ou quoi ? En effet, reflet du système de valeurs d’une communauté, la langue en arrive à la transformer par des usages qui rejettent, excluent ou nient des éléments du monde (Raemdonck 2009 : 31). Le succès de ce type de langage en marge du français académique chez les adultes, entraîne au niveau de la jeunesse déscolarisée des années 1980, la création d'un parler similaire : le nouchi. Traiter une personne de « malmogo » en nouchi, homme ou femme, c'est l'accuser de nullité (« vaurien ! On l'aura compris, le principe de l'insulte en nouchi n'est guère différent de ce qu'on rencontre à peu près partout ailleurs. Ainsi en va-t-il de corbeau ou perdrix, termes qui désignent … 2.1.3. Isibe(pute En Arabe) Zamel (pd En Arabe) Kerfa (lache Et Enmerdeur En Arabe) Oueld El Kahba (fils De Pute En Arabe) Nall Dine Oumouk (nique Ta Mére En Arabe) Balafamouk (ferme Ta Gueule En Arabe) Tahen (con En Arabe) Artaïl (pd En Arabe) Khra (merde En Arabe) Kharba (pute En Arabe) Hagoune(a) ( Connard(sse) En Arabe ) 1 talking about this. Les motifs sexuels peuvent prendre plusieurs formes canoniques. En outre, le nouchi remplit pour les jeunes Ivoiriens des fonctions communicatives et identitaires que ni les langues ivoiriennes de leur répertoire linguistique, ni le français enseigné à l’école, ne peuvent satisfaire et qui vont bien au-delà des fonctions attribuées à une langue des jeunes. Déroule la barre d'info petit moineau !Coucou tout le monde !! » (= « tu es bête ou quoi ? Un libanais clash clovis Nzong.Clovis Nzong clash les ivoiriens ,un libanais répond à son clash . Chers parents surveillez bien vos enfants l'année est en train de finir oh, avec élection qui arrive aussi tout ça là. Pour bien en comprendre le mécanisme de création, il faut encore examiner où ce type d'énoncé puise ses sources d'inspiration pour fonder le processus imageant qui donne la plupart du temps à l'insulte son véritable sel et sa valeur poétique. On retiendra d'ailleurs dans le même ordre d'idées « tu es noir comme du charbon » qui ne peut fonctionner comme insulte que si les interlocuteurs admettent qu'une pigmentation foncée est en soi dépréciative, ce qui suppose une certaine aliénation. Attention, L'emprunt lexical aux langues locales Le nouchi est un parler à base lexicale française (avec d'importantes défor mations phonétiques par rapport à la source) mais a aussi recours, surtout dans ses tournures idiomatiques, à des emprunts lexicaux faits à des langues locales et en particulier au dioula qui, en ville, fonctionne en distribution complémentaire avec les parlers du français populaire comme langue véhiculaire et inter-ethnique. Ou bien on reproche à ces dernières leur sexualité débridée, et ce sont des putains, c'est-à-dire dans la convention nouchi des tchouin, des dyandyou, des dyankal, des démocrates, des Fériman (du nom de l'héroïne d'une chanson dioula), des Dona Beija (du nom d'un personnage à la sexualité débridée dans un feuilleton brésilien qui passe à la télévision ivoirienne), des baiseuses en désordre, des encaisseuses de biles, des gos faisant boutique leur cui...16, ou bien on met en doute leur capacité à être disponibles sexuellement, soit parce qu'elles sont usées (ce sont alors d'ex-putains, des gos périmées), soit parce qu'elles manquent d'attraits {gos sur le web). Enjoy the videos and music you love, upload original content, and share it all with friends, family, and the world on YouTube. Cette insulte par accusation de cannibalisme est évidemment typique d'une zone de civilisation africaine qui, ayant été colonisée, a intégré le point de vue du colonisateur. Venons-en maintenant à la fonction culturelle de l'insulte dans la société ivoirienne. Son succès vient aussi du nouchi dans lequel elle s’exprime, cet argot ivoirien qu’elle définit ainsi : “N comme langue nationale, O comme originalité, U qui prône l’unité, C créole ivoirien, H basé sur l’humour, I identité culturelle.” Un « galéré », c'est donc quelqu'un qui a été victime de la galère, c'est-à-dire qui se retrouve dans une position sociale très dévalor isée,p ar conséquent un « minable ». Quelle que soit la langue dans laquelle elle est formulée, en Côted'Ivoire comme dans toutes les sociétés africaines, l'insulte est chose particu lièrement grave lorsqu'elle est dite dans le cadre d'une vraie querelle, avec l'intention de blesser. ... Les Professeurs des écoles françaises ont décidé de faire un discours en Nouchi lors de la cérémonie des remises de diplômes des Bacheliers. Et dire qu'il y a d'autres mots tellement plus riches pour vous soulager –sans vous faire insulter en retour puisque votre interlocuteur, très probablement, ne comprendra pas ce que vous lui dites. Celles-ci doivent être puisées dans un répertoire connu ou faire l'objet de créations originales à partir de modèles canoniques, mais elles doivent de toute façon apparaître comme gratuites, puisqu'on est dans le cadre d'un jeu et hors situation22. Plus intéressant encore est le phénomène qui consiste à former des néolo gismes typiquement nouchi en fabriquant des mots à partir d'une racine locale et d'un suffixe à valeur nominalisante selon le système de dérivation en français. On sait l'importance qu'a prise, dans le contexte colonial, le concept d'« évolué » qui a souvent été associé dans l'imaginaire collectif du colonisé à l'urbanisation. S'il n'y a rien là d'excessivement original du point de vue de la convention culturelle, il est toutefois possible de repérer quelques motifs spécifiques, à l'intérieur de ces champs thématiques, qui méritent de retenir l'attention. Pour ce qui est du champ thématique de la sexualité, on peut encore remarquer que les accusations relatives à un comportement sexuel déviant s'appliquent très majoritairement à la femme. Outre ce lexique, des énoncés prédicatifs récur rents comme « Tu n'as pas fait CP1 » (= « tu es totalement analphabète »), « retourne dans tes arbres » (= « tu n'es qu'un primate ») semblent aller dans le même sens. Ainsi se présente la périphrase injurieuse : qui vise à qualifier péjorativement un avare. Dans ce type de contexte contingent, le champ thématique ouvert à l'insulte est par principe infini et la signification qu'il peut revêtir parfaitement aléatoire. Certes un homme, nous l'avons vu, peut être traité de brimougoussair (« culbuteur de filles ») ou de Tabaco (« dragueur », d'après un personnage d'une série télévisée qui porte ce nom et qui a ce comportement), mais le répertoire des insultes pour les hommes est beaucoup moins riche que celui qui existe à destination des femmes. Les mécanismes de motivation des énoncés insultants dans la communication. Aussi loufoque qu’elle puisse paraitre, une langue s’est imposée dans les rues abidjanaises et a gagné progressivement toute l’étendue du territoire ivoirien. L'insulte ne vaut évidemment que si on considère ce trait physique comme dévalorisant. - par substantivation sous forme de dérivation : Galère ! « nyàmogo dén » signifie donc « bâtard » et correspond en gros à notre « enfant de putain » ou « fils de pute ». »). Ce dernier considère que « son nom est gâté », comme on dit en nouchi (c'est-à-dire que « sa réputation est compromise ») ; ce qui implique par conséquent que l'allocu- taire victime de l'insulte reconnaît au propos son caractère dépréciatif mais aussi très couramment que, d'une certaine façon, il en nie la pertinence. 2.1.2. C’est l’un de ces usages, en l’occurrence l’insulte, que nous étudierons à travers ses formes et ses valeurs dans les forums sociaux. - par lexicalisation d'une périphrase d'origine française, avec déformation phonétique et dérivation de sens : ainsi en va-t-il de termes injurieux couram menetn tendus dans le parler populaire ivoirien, tels que bandicon ! Le Nouchi, car c’est de lui qu’il s’agit est né dans les années 80. Ça se passe à #Yaoundé Elle attaque le chauffeur de taxi parcequ'il l'a insulté On va la faire venir ici pour s'occupper des apprentis Gbaka impolis là J’ai assez parlé, commençons chap chap (rapidement). ») ou morale : 13) « baiseuse en désordre » qui, soit directement, soit après équation avec une image dévalorisante, aura pour fonction de déprécier le destinataire de l'insulte, dans la mesure où il le représente par métonymie. Mais avoir des frappes dans un nouchi plus moderne désigne un mythomane. Ainsi, il n'est pas rare que dans une série de propos injurieux apparaisse, parmi les autres, un mot dioula ou une lexicalisation faite à partir de plusieurs mots dioula : Gabonais10, bandicon, babié... « Babié », graphie ici comme un mot unique destiné à insulter l'interlocuteur, est étymologiquement composé de deux mots dioula : « bâ » qui signifie « mère » et « byÀ » qui désigne crûment le sexe féminin11. ». En dioula, le verbe kùru (devenu crou en nouchi) peut, entre autres choses, signifier « mettre en tas, amasser ». De même, on peut chercher à blesser un interlocu teuavrec lequel on est en querelle en l'humiliant par rapport à une tare physique ou morale dont il est réellement affecté parce que, par exemple, il louche, qu'il est excessivement gros ou maigre, ou encore parce qu'il boit (ivrogne /), etc. Il s'agit d'évoquer un trait ou un comportement de la personne qui peut se rapporter à une propriété physique ou psychique : 12) « on a pissé dans ta tête, ou bien ? C'est pourquoi nous allons examiner cette question des thématiques privilégiées de l'insulte en nous référant préférentiellement, pour les récurrences, au corpus obtenu sur le site internet du « gate-gate », soit une sélection d'un peu plus de 500 insultes. Facebook API keys need to be provided to have Facebook connect work, Etats-Unis: un Canadien sacré champion des mangeurs de hamburgers. Ainsi en va-t-il dans l'énoncé suivant, relevé dans le jeu de « gate-gate » : Dans cet énoncé qui signifie « dans vos têtes, il n'y a que de la bouillie informe » (en d'autres termes « vous êtes complètement idiots, incapables de penser »), « cabato » est encore une lexicalisation en nouchi de deux termes dioula « kàba » (« maïs ») et « tô » qui désigne toute pâte de céréales pilées. Il n'est même plus besoin de rappeler cette règle lorsque le « gate-gate » se pratique sur Internet, puisque les joueurs, ne se connaissant ni physiquement ni moralement, ne peuvent que s'insulter de manière parfaitement arbitraire. En effet, il existe certainement certains contextes au sein desquels, il s’agit d’une grave insulte. Dans ces deux exemples, l'emprunt fonctionne en lui-même comme une insulte, mais il peut arriver que le nouchi fasse apparaître un mot dioula dans un énoncé qui est insultant sans que le terme soit en lui-même nécessairement porteur d'une valeur péjorative. Tour d'horizon des injures les plus en vogue du continent . En effet, dans la mesure où l'on est débarrassé du déterminisme de la contingence anecdotique du quotidien (qui produit de l'aléatoire) pour ne conserver que celui de la contingence culturelle patrimoniale, l'examen d'un corpus recueilli dans de telles conditions permet de mieux saisir la nature même du compor tement insultant tel qu'il fonctionne dans l'imaginaire collectif de la commun autéc oncernée. De ce point de vue là, la culture populaire ivoirienne en milieu urbain appartient bien à la catégorie des cultures machistes : les femmes y sont d'abord vues comme des objets sexuels et ce sont elles, beaucoup plus que les hommes, qui sont condamnées pour des comportements sexuels non conformes. (banésalaud), termes qui, dans la conscience de certains locuteurs ivoiriens, semblent fonctionner comme un mot-valise formé de « bandit » et de « con » ou de « bandit » et de « salaud » 16, mais qui, selon toute vraisemblance, vient en réalité de « bande de cons » (« bande de salauds »). C'est ainsi que « con de ta mère » deviendra « mère con ». Cette gratuité même est intéressante pour penser le fonctionnement culturel de l'insulte dans la communauté populaire urbaine de Côte-d'Ivoire. Cette monstruosité physique peut se manif ester visuellement (la laideur, le ridicule : c'est l'immense majorité des cas). Argot de français parlé en Côte d’Ivoire. Top 10 des interjections utilisées en Côte D’Ivoire. Faire un taper dos : Voler le ou la partenaire d’un de ses amis proches (phénomène malheureusement assez répandu ici) s'emploie comme substantif injurieux provenant du participe passé du verbe « galérer », luimême formé sur le mot « galère » à entendre selon l'acception moderne qu'il a pris dans le français oral. ... insulte suprême. Ces quelques considérations permettent donc de voir que l'insulte peut être un domaine de la communication verbale assez révélateur de traits cultu relsd 'une communauté, susceptible de mettre au jour certains aspects de son idéologie sous-jacente et de son imaginaire collectif. Comme tel, l'homosaure serait donc le primitif par excellence. 2.1. se dit par exemple pour insulter quelqu'un en insinuant que ses fesses sont proéminentes. C’est généralement un petit larcin ou des enfants qui volent de l’argent en famille. On l'aura compris, le principe de l'insulte en nouchi n'est guère différent de ce qu'on rencontre à peu près partout ailleurs. Article précédent 15 prénoms de femme qui conduisent tout droit à l'asile Article suivant TOP 10 des raisons d’être avec un mec plus petit ! Elle sera en deux ou trois parties, mais il y en a tellement que même trois articles ne suffiront pas à vous les faire découvrir tous ! L'énumération de mots non français qui suit (parmi lesquels on retrouve d'ailleurs « to ») se rapporte elle aussi à des préparations culinaires pilées. La création de néologismes à partir d'une base lexicale française Ce processus de création lexicale se génère : - par apocope : par exemple, l'insulte « bri ! Il s'agit d'évoquer un trait ou un comportement de la personne qui peut se rapporter à une propriété physique ou psychique : 12) « on a pissé dans ta tête, ou bien ? Sur le même modèle, on rencontrera encore, en apostrophe insultante, magassairf magasseur, très probablement formé sur le même principe, à partir de màga, « toucher (à quelque chose) » en dioula. L'anthropophagie (en réalité plutôt rare et ritualisée en Afrique) a souvent été présentée au XIXe siècle comme le signe par excellence de la prétendue « sauvagerie » et du « primitivisme » des Africains. Nouchi.com © 2000-2013 Weblogy Group Ltd. Tous droits réservés. La richesse du lexique pour désigner ce balourd tout droit sorti de sa brousse est à cet égard significative : gabonais, gawa, gaou, guéhou, gnata (ou gnatare), brezo, lobilo, agbadjé, laloho, agbasse, albert... Tous ces mots sont à peu près synonymes, avec, pour certains, une hiérarchie dans la péjoration. Soit on réduit la personne insultée ou un de ses attributs à un organe sexuel (mère con ; babié ; ta bouche, on dirait cuï), soit on évoque un de ses attributs sexuels pour en souligner la monstruosité : 14) a) « ta pine, on dirait cocotier de Grand Bassam23 » ; b) « ton bengala 2i pourri qui traîne derrière toi avec ». 9 et 11, par exemple). Quelle que soit la langue dans laquelle elle est formulée, en Côted'Ivoire comme dans toutes les sociétés africaines, l'insulte est chose particu lièrement grave lorsqu'elle est dite dans le cadre d'une vraie querelle, avec l'intention de blesser. En Afrique, les insultes servent à régler les différends et à se taquiner. Fot-en-cul ! ), mais il en est tout de même quelques-uns qui reviennent sensiblement plus souvent que les autres, à peu près toujours sur le même modèle à quelques nuances près : il s'agit des bouches lippues (bouche/lèvres, assez souvent avec la précision rouge(s) et gonflée(s) qui sont assimilées à diverses images qui toutes en connotent l'épaisseur : « cui rouge de babouin », « bouée », « matelas plié », « deux bananes collées », « deux bâtons de dynamite », etc.)